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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 7

40 - 41

 

Durant cette année scolaire la guerre éclate en Europe; la question de l'avenir du collège se pose avec acuité. Les Pères Blancs ne pensaient plus pouvoir compter sur les Pères Jésuites puisque toutes les relations étaient coupées. (5) Monseigneur Leys décida donc de faire tous les sacrifices nécessaires et il prépara la fermeture d'un poste de mission pour disposer du personnel requis. Il commença également des démarches pour la construction du collège définitif. On écrivit au P. Mols, Recteur du collège de Léo, pour avoir un spécimen des plans de son collège pour servir d'inspiration et de documentation. La réponse vint sous forme d'une lettre du Délégué Apostolique annonçant l'arrivée incessante de Mgr. Verwimp et du R. P. Van Wing, et demandant de suspendre toutes les démarches entreprises pour le collège définitif.

 Ces personnalités vinrent en effet et décidèrent que les PP. Jésuites reprendraient le collège. Mais comme ils ne pouvaient recevoir du personnel de Belgique, il fut décidé que le collège serait dirigé par une équipe Jésuites-Pères Blancs. (6) Quelques mois plus tard, en mars 1941, le Père Monnens, qui avait dû fuir de Rome au moment de l'invasion de la Belgique et qui était arrivé au Congo via le Portugal, vint à Bukavu pour s'occuper de la construction du collège définitif. C'est lui qui conçut et réalisa le splendide Collège Notre-Dame de la Victoire. (7) Mais en attendant, l'année scolaire 1940-41 devait être organisée pour les quarante-deux élèves, dont vingt-sept internes. Le bâtiment fut allongé: les couchettes furent superposées pour augmenter la capacité du dortoir et, durant toute l'année, on vécut pratiquement au milieu des travaux, car à chaque trimestre, la place manquait et il fallait trouver de nouvelles solutions. Bref, ce fut épique. (8) Comme la salle de récréation avait dû être transformée en classe, un bâtiment en terre battue fut construit comme salle de jeux. Ce n'était pas "magnifique" mais présentait pour les élèves de multiples avantages. Les charpentes permettaient des acrobaties variées et comme la monotonie engendre l'ennui, les élèves avaient toute latitude de modifier l'aspect des lieux. Ils perçaient de nouvelles fenêtres et en fermaient d'autres: un théâtre est construit qui occupe une grande partie de la salle (la majorité des internes étaient du reste acteurs. la difficulté était de trouver des spectateurs) : les acteurs devaient veiller avec soin à leurs crânes : ils frôlaient le toit: les coulisses étaient en plein air et on y accédait par un beau plongeon à travers une fenêtre conçue pour cet usage. Les succès furent d'autant plus éclatants que tout le monde avait pratiquement un rôle à jouer et que, tout naturellement, on s'estimait satisfait de son travail. (9) Evidemment toute la vie du collège ne se bornait pas à ce théâtre, ni aux grandes excursions qui s'étendirent et gagnèrent en pittoresque et en imprévu. (10)

En septembre 1940 il y avait une 5e latine (P. Mosmans), une 6e latine (P. Thuysbaert) et les 7e et 8e (P. Bongaarts). Comme personnel, c'était fort juste et il ne fallait pas que quelqu'un tombe malade. Or précisément au début du troisième trimestre, le P. Thuysbaert dut être opéré et peu après, le P. Bongaarts alla lui tenir compagnie à l'hôpital car il s'était vilainement démis le genou. Il y eut donc quatre classes et un professeur. Ce fut du sport. Les cours commençaient à 8 heures jusqu'à midi et reprenaient à 2 heures pour durer jusqu'à 6 heures. Le seul Père survivant allait d'une classe à l'autre et se faisait aider par les "grands" de 5e latine qui donnaient à tour de rôle des cours en 7e et 8e. Inutile de dire qu'au point de vue discipline, ces professeurs " improvisés " étaient de véritables tyrans, d'une exigence et d'une sévérité implacable. Ce fut au fond une excellente affaire pour les professeurs attitrés, car, par contraste, leur sévérité parut une indulgence toute paternelle et, quand ils reprirent les rênes, ils trouvèrent un auditoire extraordinairement bien disposé. (1 ) Cette année scolaire vit les premières victoires en foot car le P. Bongaarts, connu bientôt comme un "international de classe", sut former une équipe qui ne connut pas la défaite durant de longues années. (2) Ce fut aussi l'année du lancement de la troupe scoute; les grandes aventures ne manquèrent pas, entre autres un formidable jeu de Morgan qui passionna la ville entière et provoqua de sensationnelles courses d'autos. (3) Pendant ce temps le P. Monnens se démenait pour organiser la construction du collège et en juillet 1941, les premiers indices du chantier se dessinèrent sur le terrain. (4)