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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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Une tradition, combien sympathique, voulait que de temps en temps, après la pluie, les élèves se rencontrent torse nu sur la grande plaine de jeux pour s'affronter avec des boulets de potopot. Les deux camps " se rentraient dedans ", que c'était un plaisir Plus on était dégoulinant, mieux ça valait Ces combats épiques se terminaient sous la douche dans les chambrettes Mais, d'année en année, ces bouo-machies s'étaient civilisées. Les combats eurent lieu le soir, entre des lignes de barbelés, et on se mitraillait à coup de carottes de mais, enflammées, trempées au préalable dans l'essence! Ce sport devenait de plus en plus subtil aucun raffinement n'y manquait pour tromper l'adversaire Le plaisir que ces ébats procuraient aux internes faisait pardonner les petites imprudences et les accidents inévitables Car il y en eut un élève dût être transporté d'urgence à l'hôpital, après s'être taillé une belle échancrure dans la cuisse ! (6)
Mais il y avait aussi les " Jeux-de-nuit ". Les élèves partaient après le souper s'amuser dans la brousse, aux abords du collège pour commencer, mais plus tard, jusqu'au pont de Shangugu tantôt Américain, tantôt russe, tantôt Nordiste, tantôt Sudiste, Chinois ou Japonais. L'acharnement restait le même à défendre les couleurs de son groupe (7)
Qui oubliera les excursions de ce temps-là ? On allait de plus en plus fort, de plus en plus loin et jusqu'aux volcans du Nord-Kivu. Le P Védé-A avait inauguré les ascensions! Il donnait durant les récréations des cours d'alpinisme dans les eucalyptus du petit bois, qui devait disparaître plus tard pour faire place à l'aile des Modernes (8)

 

Mais le clou fut et restera sans doute, la fameuse excursion au nouveau champ de lave de Sake. En effet, au début de 1948, le Nya-Mulagira eut la bonne idée d'entrer en éruption et le Père Recteur accorda à cette occasion un congé-extra. Les cinq camions partis en chantant, rentrèrent trois jours plus tard en chantant. Certains anciens (comme Georges Parez et Guy Puffet) disposaient vraiment d'un répertoire et de poumons inépuisables. Mais le " clou du clou " fut la nuit où nous assistâmes, du sommet d'une montagne voisine, à l'éruption du volcan en pleine activité, aux jets de lave incandescents, à la longue traînée de lave s'étendant du sommet du Nya-Mulagira jusqu'au lac Kivu, véritable avenue de feu. Ceux qui ont vécu ce moment dantesque ne l'oublieront jamais! Emerveillé par ce feu d'artifice, tout le monde se taisait, et ce n'est que tard dans la nuit, à deux ou trois heures du matin, que nous nous endormîmes sur des bottes de matiti dans la Mission toujours si accueillante de Bobandana ! (9)
A côté de ces jeux, de ces excursions, il y avait les nombreux " clubs " ... club d'astronomie, sous la direction de Léon Ménager: club de Minéralogie, qui devait donner naissance au riche musée du Collège; club de peinture, qui organisa, à la surprise de tous, une très belle exposition à la fin de l'année; club d'alpinistes, et j'en oublie. Tous ces clubs avaient leur propre local dans les dortoirs. Bref tout le monde avait l'occasion d'exercer son "hobby" durant les récréations (10)