L'année
n'était pas encore finie, que le "Rideau de Bruxelles"
était revenu... avec Tartuffe de Molière. En tout
17 pièces cette année, sans compter les 3 pièces
du Collège. (16)
Les conférences se déroulèrent sous le signe
" Découverte du Monde " : le Club Alpin Belge
tourna un splendide film: " Cordillera blanca " avec
commentaire de R. M. Mailleux. Alain Gheerbrand nous raconta
les péripéties de l'expédition Orénoque-Amazone
et notre concitoyen Haroun Tazieff, le célèbre
vulcanologue, nous raconta la tragédie du gouffre de la
Pierre St Martin et nous donna en première vision les
films éblouissants sur les éruptions du Kivu. Le
cinéaste Hollandais Théo Regout, nous faisait traverser
le Sahara. Mais il y eut aussi des conférences littéraires.
Le romancier flamand Emiel Van Hemeldonck nous apprit "Hoe
een roman groeit". L'historien Carlo Bronne nous révéla
" le Secret de la Reine Louise ". (17)
Plusieurs soirées musicales aussi: le violoniste polonais
Cherniavsky nous offrit deux récitals. |
M. De Waele et son " Cercle Musical de Bukavu " interpréta
l'Adagio dont le texte était de la main de notre sympathique
concitoyen Max Arnold. Frans Brouw, lauréat du Concours
Elisabeth, déploya son talent et sa virtuosité,
dans deux récitals fort applaudis. Fritz Hoyois et son
groupe (les meilleurs solistes belges) nous régala d'un
splendide répertoire de chants anciens et modernes. Le
chanteur bien connu, Charles Trenet, donna une soirée
de son répertoire et la prolongea bien tard pour répondre
aux applaudissements frénétiques de la salle. En
sortant, il dit "qu'il s'était senti en forme dans
un milieu si sympathique". (18)
Les Grands qui assistaient à la plupart de ces Soirées
ne pouvaient pas se plaindre de manquer en Afrique de formation
artistique. D'autant plus qu'il faudrait y ajouter les intéressantes
conférences d'initiation musicale du P. Bertrand sur Beethoven
et les cours d'Esthétique du P. Cuypers. Nous avons dénombré
qu'en cette seule année, on donna dans notre Salle de
Fêtes 21 pièces de Théâtre, 6 conférences
et 10 soirées musicales. (19)
A côté de ces séances, il y avait évidemment
les activités du collège; le premier barbecue à
Mimbirizi, où chaque groupe devait rôtir à
la broche son petit agneau, les Soirées des Star-Boys,
l'excursion annuelle des Rhétos, les séances de
prestidigitation (3 cette année) et, sous l'impulsion
du Père Lombart, le démarrage de la petite aviation.
A la fin de l'année les gars exposeront les "zincs"
les plus réussis. Et... le football ? Il me semble qu'on
en a peu parlé. De fait, l'équipe héroïque
des années précédentes avait perdu six de
ses meilleurs joueurs, et on recommençait pour ainsi dire
ab ovo, le Victory, le glorieux Victory, n'était plus
que 3e au championnat, mais il préparait l'avenir. Cela
ne nous empêcha pas d'enlever encore cette année
la coupe Lanson. (20) Une si belle année se devait de
finir en beauté. La Distribution des Prix y mit le point
d'orgue. Après "Lulli Marmiton" joué
par les petits et " Muziek in het Woud " composé
par notre professeur Carlo Heyman, le P. Bertrand, qui avait
tant de pièces à son actif, et Christian Dubois,
qui s'était fait une vraie carrière de professionnel,
voulurent tous deux se surpasser avant de nous quitter. Ils y
réussirent pleinement dans un "Malade Imaginaire"
vraiment enlevé. Le Public avait vu défiler sur
les planches bon nombre d'acteurs professionnels... et sincèrement
la comparaison n'était pas toujours en notre défaveur.
L'enthousiasme juvénile, la volonté de réussir
font parfois autant et même plus qu'une réputation
assise. Pour terminer Ivan Lenotte reçut " la Médaille
d'Or " sous les applaudissements de ses camarades. Puis,
avant de se séparer, une Brabançonne rythmée
au son des nouveaux tambours de la clique, Brabançonne
qui donnait froid dans le dos et chaud au coeur, car elle résonnait
autrement au Coeur de l'Afrique ! (21)
|