L'instrumentarium
(flûtes, xylophones, timbales, métalophones et trompettes)
soutint le jeu des acteurs. Difficile de dire qui nous ravit
davantage du Cygne (F. Junes), du Coq (Ectors), des Poules (Lamarche-
Tondu-Beelen), du Lion (Bayens), de l'Éléphant
(Luc Dens), des Tortues (Clever-Tripepi), des Kangourous (Paul
Luyckx et Olyslagers), des Coucous (Bury et Ectors), de l'Ane
(X. Delville) ou du Cavalier (X. Spaey). Le Trio des fossiles
(Wouters, Lebrun, Eric Carpentier), serrés dans leurs
collants phosphorescents, battait le tambour avec des tibias
: scène à la fois macabre et amusante. Le pianiste
(Guy Joannides) mimait dans le vide les gestes de virtuose. Brillant
de paillettes, le poisson (P. D'Hooghe) mourut avec élégance
sur la scène. Décors et costumes, orchestration
et jeu de scène connurent le succès des grandes
soirées. (11)
Un spécialiste
en statistiques pourrait s'amuser à dénombrer combien
d'excursions le Collège organisa au cours de ces 25 années.
Le Kivu au mille merveilles s'y prêtait avec facilité.
On en fit de très belles, de splendides... mais toutes
ne furent pas précisément des parties de plaisir
: même ratées, elles gardaient néanmoins
un caractère for-matif. Ces randonnées habituaient
les gars à aller au devant des pépins imprévus
et il était facile d'y départager les " mous
" des " durs ". Tandis que certains se laissaient
abattre par les contrariétés, d'autres puisaient
dans la réserve intarissable de leur matière grise
le moyen d'en sortir et prenaient tout par le bon bout. Ainsi,
l'excursion qui devait nous conduire aux Eaux-chaudes de Nakalonge
fut noyée dans la pluie, l'eau " glacée "
et la déception. Là, où certains se laissaient
récupérer le long de la route comme des sacs de
manioc, les superdurs avaient plus de 30 Km dans les mollets.
Autre contretemps, l'excursion des Moyens aux Eaux-chaudes de
Katana, après la retraite. |
Les abeilles attendirent
le moment où tout le mondé était en maillot
de bain pour attaquer les élèves de leurs dards.
Les gars eurent fort à faire pour se défendre contre
cette attaque massive et passèrent une partie de leur
temps à retirer les aiguillons de leur peau. Le P. Coen
était mal arrangé et l'élève Lobet
dut être hospitalisé à la Fomulac. En rentrant,
tous étaient plus ou moins " piqués ".
Ceci ne veut nullement dire que toutes les excursions de cette
année furent ratées et beaucoup se souviendront
encore des sorties en camion animées par l'accordéon
du P. Goossens.
Une excursion mérite particulièrement d'être
mention née ; ce fut peut-être la plus grande des
derniers temps. Partis la veille vers Masisi, on dormit le lendemain
sous la tente au sommet du Nyaragongo (3.470 m.) à la
lueur fulgurante du Lac de Lave. Le jour de Pentecôte,
le P. Préfet célébra la Messe au bord du
gouffre de feu; symbole et réalité s'unissaient
pour louer le feu de l'Esprit. Moment inoubliable lorsque le
prêtre éleva l'Hostie devant un décor unique:
un fleuve de feu, masse flamboyante, gluante et explosive, et
la chaîne des Virunga. Au retour on se baigna à
la plage de Kisenyi, et aussi, bien entendu, au Km 120, à
l'ombre des acacias.
Les activités des Grands sont plus spectaculaires et frappent
davantage l'attention. Il serait cependant injuste de ne pas
mentionner le " petit monde " des Petits; leurs activités
donnèrent naissance au beau film "Hardi, les Gars":
patins à roulettes, excursions chez les colons, prises
de foulard à la campagne, ébats dans le lac et
le bac-de-sable, football de table ou marionnettes remplissaient
une vie animée par le P. Van der Straeten, le P. Lombart,
le P. D'Huyvetter ou le P. Vercammen. Le lendemain ils retrouvaient
en classe l'attention délicate de Mme Lesage, Mme Seghers,
Mme Wauters, de Mme Van der Cammen-Pattyn, de Mlle Guns, Mlle
Dachelet, Mme Cocquereau ou le sourire d'un maître qui
leur faisait aimer l'étude: M. Ansieau, M. Douranne et
tant d'autres qu'il nous faudrait citer. Si nous groupons ici
les noms de professeurs qui n'enseignèrent pas tous au
même moment, c'est bien parce que tous furent animés
d'un même attachement, d'un même dévouement
à l'établissement, d'un même esprit d'équipe.
(12)
Relevons à la panoplie de l'Humour: le trio des 3 pelés
(Clever-Tripepi-Ramioul) qui voulurent imiter Yull Bryner et
se rasèrent complètement le crâne; l'apparition
de l'épidémie " scoubidou " ; en Division:
la pièce " Glou-Glou à Gogo " de Fif
et Sof (Lebrun-Delville) ; dans Orientation " La triste
aventure de Totor le collégien " avec dessins humoristiques
et last not least une grève syndicale... des professeurs
laïcs ! (13) |