Le dimanche
matin, que de ronronnements de moteurs, que de vols longuement
préparés se terminant inévitablement par
des chutes spectaculaires, de la casse sensationnelle et la cueillette
des avions, ou de leurs épaves, dans les arbres de la
plaine ou les eucalyptus lointains du Rwanda. (10)
Au congé trimestriel, les services logistiques avaient
élaboré une reconnaissance "par terre et par
mer" de l'Île Idjwi. La barge du Prince de Ligne nous
attendait à Katana et nous permit de faire une croisière
de forbans dans des paysages de rêve, tandis que la jeep
au fanion de commandement escaladait allègrement les pistes,
chargée de 17 (dix-sept) occupants disposés en
couches successives. On en revint brûlé et fourbu,
mais retapé jusqu'à la fin de l'année. (11)
Avant le départ, une " Soirée Musicale "
fit défiler devant un public connaisseur et exigeant mais
qui ne ménagea pas ses éloges, les meilleurs élèves
de M. et Mme Van der Vorst. Digne récompense de longs
travaux, couronnement d'une longue patience, obscure et pénible
dans ses débuts, mais reconnue à sa vraie valeur
pour ceux qui avaient eu le courage de persévérer
sous de compétentes directions. La proclamation des Prix
vit se produire, une nouvelle fois, un trio de professeurs-acteurs,
MM. Lapage, Ansieau et Jadot, complétés par Paul
Vandenheede et Serge Tripepi. Décors exotiques, atmosphère
d'Orient, jeu parfait, régie impeccable du P. Jacqmotte,
tels furent les souvenirs que nous laissèrent: "Sortilège
du Bengale". (12)
Durant les
vacances fut lancée la première expérience,
parfaitement réussie des "Camps de Travail".
Une vingtaine d'élèves, de toutes tailles, s'en
alla, durant une quinzaine de jours construire une chapelle en
pleine forêt, à 80 km de Bukavu, derrière
le massif du Biéga, près de la scierie de Kalimbi.
Les cadres de l'entreprise furent assurés par les PP.
van den Abeele, van der Straeten, le P. Préfet et M. Bisschops,
tandis que Mme Bisschops veillait avec une science culinaire
consommée au bien-être matériel du bataillon.
Comment dépeindre l'étonnement incrédule
des natifs de l'endroit qui ne parvenaient pas à comprendre
que de jeunes européens consacraient - bénévolement
! - leurs vacances à construire à leur intention
une spacieuse chapelle école. Ce témoignage d'effective
solidarité chrétienne, accompli dans l'enthousiasme
de l'action, sinon dans la perfection technique du métier
prouvait que le Collège avait compris que l'ère
des séparations en va se clos était révolue.
Et quelle fierté dans le regard de Guy Dahir, de Jean-Marie
et Luc van dent Driesch, des frères Gaillon, d'Aldo Desman;
Lukusu Bidule, Popeye et autres Ibistes lorsque, quelques semaines
plus tard, dans la Salle du Collège, un film en couleurs,
retraçant l'évolution des travaux fit revivre une
expérience qui avait grandi ceux qui y avaient participé
et leur avait ouvert les yeux sur la nécessité
d'un engagement chrétien dans un Congo en pleine transformation.
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