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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 82
 A la rentrée de Septembre 61, la situation à Bukavu ne s'était guère améliorée. Malgré cela, professeurs et élèves avaient regagné le Collège: 442 élèves, dont 35 internes. Les élèves de St. Paul avaient rejoint leur établissement et les séminaristes étaient retourné au Mugeri. Cette légère diminution était due aussi au fait que le Collège posait les mêmes conditions d'admission que sous le régime métropolitain. De ce fait, il n'y avait pas grand changement dans le personnel enseignant. Le P. Jansen, professeur de Rhétorique depuis 54 et connu de tout Bukavu pour ses nombreuses relations et les conférences religieuses qu'il y donnait, nous avait quittés pour le Collège d'Usumbura. Il était remplacé par le P. Croegaert, qui avait cédé la Préfecture au P. A. De Schrijver, un des pionniers du Collège d'Usa. Heureux retour que celui de M. Lapage, qui se rendra bientôt si utile à la mise en marche du nouveau "Cycle d'Orientation". Le Collège pouvait aussi se réjouir que deux de nos Anciens élèves étaient engagés comme professeurs: M. Carlos Ervinck et le P. Marcel Van Parys, Arrivée aussi du P. De Deckere (6ème Latine), de M. Hoppenbrouwers (pour les langues) et de M. François Bouhy, qui remplaçait Jean Dardenne. Me Van der Vorst et sa fille Bernadette, M. Louis et M. Wilbers venaient renforcer l'enseignement en Préparatoires. Durant les vacances, M. Geerts, les PP. Feys et Erkens nous avaient quittés, ainsi que notre fidèle cordon-bleu: Me Puype. (1)
Une lueur d'espoir semblait poindre à l'horizon avec le retour du Président Miruho. Mais sa volonté de faire rentrer le Kivu dans la légalité, et d'y faire régner la paix, fut paralysée par le double jeu de l'O.N.U. et les intrigues politiques locales. On entra bientôt dans l'ère des Commissaires extraordinaires, dont on avait à peine le temps d'apprendre à connaître le nom, et qui ne purent guère rétablir la tranquillité. Les livres scolaires n'arrivaient pas, le Kivu se ressentait de la guerre contre le Katanga et des troubles au Maniema, les soldats continuaient à faire la loi. (2)
Avec l'arrivée des Séminaristes, on vit réapparaître au Collège, des Pères Blancs: le R. P. Verwimp. Le P. Janssens (P.B.) aida le P. Ministre à ravitailler le Collège. Deux hommes suffisaient à peine à trouver le nécessaire, car les magasins se vidaient à vue d'oeil. Des Pères italiens (Xavériens de Parme), vivaient avec nous pour y apprendre le Français et le Swahili. Le Collège était devenu le lieu de passage des missionnaires et il n'était pas rare d'y rencontrer plus d'hôtes de passage que de Jésuites. Parmi ces hôtes, nous avions l'honneur d'avoir en permanence, S. Exc. Mgr. Cleire. (3)

Entretemps le Collège continuait son petit train-train de vie. De toutes les années scolaires c'est certes la plus difficile à résumer, non pas que la vie y fut monotone, (les soubresauts politiques, les couvre-feu, les faux bruits, les congés accordés à l'improviste par le Gouvernementy remédiaient) mais parce qu'il devenait de plus en plus difficile d'organiser quoi que ce soit. On s'amusait comme on pouvait. Le Victory continuait à jouer au foot, la plupart du temps contre les soldats malais. Pas question de faire des excursions : l'essence était rarissime; un accroc au camion eut été un drame; plus de pièces de rechange à trouver. Grâce au P. Croegaert, on put heureusement tourner de nombreux films pour les élèves. Faute de papier, de stencils et d'un comité, mais aussi parce que le P. Smets était surchargé de cours au jury central, Orientation cessa de paraître. Les scouts faisaient leur possible avec les moyens de bord et organisèrent un camp très réussi au Mugeri, durant les vacances de Pâques, (4)
Mais les Etudes continuaient et... comme autrefois. Oui comme autrefois, c. à d. avec le même programme. Il ne
 

manquait pas d'instances congolaises, qui voulaient à tout prix remplacer le régime métropolitain par un enseignement au rabais. Le P. Recteur lutta toute l'année pour pouvoir maintenir le niveau des études, tint à plusieurs reprises des réunions de parents et rallia enfin le Gouvernement et l'opinion publique à son idée que le Congo avait un besoin urgent d'écoles, dans lesquelles on dispenserait un enseignement de qualité à l'élite congolaise. (5) Le second trimestre fut attristé par trois mauvaises nouvelles : le Collège eut, en effet, le triste privilège d'être le premier informé du massacre des 22 Pères du St. Esprit à Kongolo.