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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 69

  Le théâtre de l'Union Culturelle présenta Ponce Pilate " de Raynal et "Andromaque " de Racine, Le Théâtre de Poche (de Paris) présenta e.a. l'opérette " Ventriloque " de Landowski, Les " Jeunesses Musicales " régalèrent les élèves des établissements scolaires d'un concert intitulé " Musica polyphonica " et d'un récital du pianiste Waeyenbergh. (19)

Le 30 juin le Congo accéderait à l'Indépendance. Comme on ignorait si ces journées apporteraient des troubles, ou non le Gouvernement décida, par mesure de prudence, d'écourter l'année scolaire. Le Collège ne voulut cependant pas frustrer parents et élèves de la Distribution des Prix. Sous la savante régie du P. Jansen, les élèves de Rhéto présentèrent une adaptation du 5ème tableau du "Voyageur sans bagages" d'Anouilh. (20)

La Brabançonne qu'on exécuta à la fin de cette année scolaire, avait pour les coloniaux une résonance tragique. Beaucoup l'écoutèrent les larmes aux yeux. (21) Puis on se sépara, sans savoir qui on reverrait. Le tout dépendrait des circonstances. (22)

Les jours qui précédèrent l'Indépendance, l'optimisme de part et d'autre était à son maximum; le Roi viendrait à Léo, le Gouvernement congolais signerait un traité d'amitié avec la Belgique. D'un bout à l'autre de Bukavu, les drapeaux congolais... et belges... unissaient leurs couleurs.

Les Pères, nos externes et leurs parents, le tout Bukavu, se réconciliait à la cérémonie officielle, qui eut lieu à  la Kawa. Lorsque le Gouverneur Borlée eut procédé à la passation des pouvoirs au Président Miruho, que je drapeau belge eut été ramené et le drapeau congolais hissé à sa place, des acclamations délirantes fusèrent de tous côtés. La population blanche était mélangée aux indigènes et tout le monde fraternisait. Bukavu n'avait plus connu pareille atmosphère depuis des mois. Vraiment, les pessimistes avaient eu tort. (23) Comme de juste, le Gouvernement avait accordé un congé de trois jours, pour fêter ce jour historique. Donc, pas de boys au Collège! Ce congé du personnel eut un revers cocasse, digne de figurer à la page de l'humour. Corvée pour tous: préparer le tchop, patatejas, dresser la table et faire la vaisselle. A ce show on pouvait voir M. Van Boxelaer en sarrau kaki plonger les plats dans l'eau chaude, le P. Van Nuland diriger les opérations de la machine électrique, les plus dignes (le P. Recteur en tête) frotter les assiettes, M. Van der Vorst, pipe en bouche, récurer la cuisine à fortes eaux avec le P. Ministre. M. Weynen et le Fr. Prouvé reçurent deux heures de retenue pour "chahut excessif". Ce vaudeville dura trois jours et personne ne voulait le manquer. L'atmosphère était "du tonnerre". Jamais les boys ne firent tant de bruit, mais jamais la vaisselle ne fut plus propre... et pas une assiette cassée! (24)