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Répertoire
Nos
recteurs
Elèves
ayant terminé leurs humanités au Collège,
p. 92 -
93
Hommage au R.P. VAN der STRAETEN
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Au début
du troisième trimestre de cette année mourut presque
inopinément le regretté M. Gaillard, professeur
de Cinquième Moderne. Evadé de Belgique durant
l'occupation, prisonnier de Miranda, il avait été,
comme d'autres Administrateurs de ce temps, affecté au
collège à titre provisoire. Si dans sa classe régnait
une discipline plutôt mitigée et vraiment coloniale,
dont il était le premier à rire, son influence
était profonde et la formation littéraire, qu'il
donnait à ses élèves, sérieuse. Monsieur
Gaillard aimait son métier et ne désirait rien
d'autre que de pouvoir rester toujours affecté au collège
de Cost. (13)
Un souvenir de cette année restera pour les Anciens, les
nombreuses pannes d'eau et d'électricité. Les surveillants
ne savaient vraiment plus s'ils devaient rester à l'étude
ou attendre à la patinoire. Et si les gars trouvaient
cela amusant, ils changeaient d'avis à l'approche des
examens. On se débrouillait comme on pouvait, les uns
avec des lampes-torches, les autres avec des bougies; l'étude
alors ressemblait aux catacombes. En cas de pannes d'eau, on
descendait se baigner dans le lac, et cette petite trempette
matinale réveillait les plus "endormis". (14)
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A cette
époque on n'hébergeait pas seulement des élèves
au Collège, mais aussi une flotille de grues couronnées,
que les élèves appelaient les "boam"
(onomatopée de leur cri). Les patios du Collège
étaient transformés en volières ouvertes;
les grues se promenaient d'un air solennel dans les barzas, entraient
dans les classes ou les bureaux des Pères; il y en avait
jusque trois à la fois perchées sur la grande croix
qui domine la préfecture, et souvent elles venaient durant
les repas, picorer au réfectoire où elles se risquaient,
malgré le tintamarre, prudemment entre les tables. Le
P. van Cutsem s'occupait d'elles, les photographia sous tous
les angles, et s'improvisa vétérinaire pour sauver
une patte cassée. Un beau matin, au grand regret de tous,
sauf de ceux qu'elles empêchaient de "penser",
elles s'envolèrent pour d'autres cieux. Boam ! Boam !
(15) |
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Il nous faut également mentionner l'essor prodigieux que
prit cette année la troupe scoute, sous la direction d'Antilope
(Poncelet) et du P. De Moerloose. Les Week-ends et les congés
trimestriels étaient largement remplis; les bois d'eucalyptus
de la "Michodière" et la plantation de M. Borremans
à Bagira étaient des endroits rêvés
pour les camps scouts, pour des jeux de foulard ou pour un feu
de camp. (16)
Le P. Verhulst, missionnaire aux Indes, qui venait se reposer
au Kivu, nous donna un solide coup de main. Dès son arrivée
il prit les cours d'anglais dans les classes modernes. Ses cours
ne manquaient ni d'intérêt ni d'originalité,
surtout quand il parlait des Indes, et le moins qu'on puisse
dire, c'est qu'on ne s'y ennuyait pas. (17)
La Salle de gymnastique était achevée. On n'attendait
plus que les engins et un vrai professeur. On ne pouvait, en
effet, continuer ainsi. Trois professeurs de gym s'étaient
relayés cette année et chacun la concevait à
sa façon; le premier, M. Grandjean, administrateur, était
l'homme du plint; le deuxième, M. Jacobs, adjudant de
la Force Publique, concevait la gymnastique comme des exercices
militaires; le troisième, M. Van der Audera, l'architecte
qui construisit plus tard la cathédrale de Bukavu, était
l'homme de la barre-fixe et commença ses cours par cette
phrase mémorable : "l'ennemi, messieurs, c'est le
ventre!". Que de beaux souvenirs cependant pour les Anciens!
(18)
En juin, fut ouverte au public de la ville la Salle de Fêtes
du Collège, qui contribua tant à l'essor et au
développement de la vie artistique et intellectuelle du
Kivu et au Palmarès de laquelle figurent les noms de tant
d'artistes belges et étrangers, en tournée au Congo.
Conçue pour spectacles de tous genres, conférences
et proclamations des Prix, cinéma et théâtre,
orchestre et fêtes de gymnastique, elle se prêtait
aux représentations les plus variées. Dès
lors commencèrent les séances de cinéma,
documentaires et récréatives. Pour la première
fois l'année se termina par une Distribution des Prix
en style jésuite, et l'on remit à Jaak Denie, primus
perpetuus, la "médaille d'or". Il était
le premier à qui revenait cet honneur. A cette occasion
les élèves interprétèrent "Le
Stradivarius", comédie de Max Mauray... mais au moment
où l'acteur principal (dit "cheval") devait
entrer en scène avec son violon... il l'avait oublié
dans les coulisses. (19) |
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