Jamais les
élèves n'auront été aussi surpris
en rentrant de vacances qu'en cette année 58. Les habitants
de Bukavu eux-mêmes n'étaient pas encore remis de
leur étonnement, mais aussi de leur joie: le R. P. Croonenberghs
était de retour à l'improviste. Sa précipitation
à réjoindre le collège n'avait étonné
personne. Tout le monde de demander " si on allait construire
? " et les entrepreneurs de se frotter les mains. L'arrivée
du P. Recteur mettait un terme au quatrième vice-rectorat
du P. Ministre. Quant au P. Croegaert, son dynamisme avait compromis
sa santé, et sans qu'on put s'y attendre, le médecin
déclara qu'il devait s'éclipser pour quelque temps.
Pour sa part, il était décidé "à
rentrer en piste, le plus tôt possible". Les pages
précédentes donnent une faible idée de ce
qu'il réalisa, de ce qu'il se "décarcassa
" au cours de sa préfecture. Il laissait à
Bukavu de nombreux amis et de non moins nombreux souvenirs. (1)
D'autre part le P. Smets était revenu, non pas en qualité
de préfet, comme certains le craignaient, mais pour y
remplacer le P. Jacqmotte. En trois ans, le P. Jacqmotte s'était
taillé une solide réputation par ses cours brillants,
mais aussi par la profonde influence qu'il exerçait sur
les élèves de sa classe. L'histoire du théâtre
connut sous sa régie magistrale une apothéose.
" Des hommes comme les autres " et " Ouragan sur
le Caine " furent des sommets, qu'on n'atteindra plus de
si tôt. (2)
Le P. Somers, qui soulevait les moutards de 6e par son entrain
et sa gaieté, se rendait à Elisabethville pour
y communiquer son dynamisme aux intellectuels congolais. |
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