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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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lança-t-il un jour, à un élève qui piétinait de jeunes plants de bégonias. "Mais, Père, je ne m'appelle pas " gros malin", répliqua celui-ci, mais "de Maleingreau". Tête du patron! (12)
Ce que le Père Cuypers réalisait au Collège, M. François, notre gentleman-farmer, le faisait à la campagne de Shangugu.
"On", c. à d. Makayabo, avait entendu dire qu'aux environs de la Mission de Nyondo, dans le nord du Rwanda, existaient des grottes souterraines (Grand Bugoye). Devenus spéléologues, Védé-A et ses sympathisants voulurent réaliser cette descente-aux-enfers.

   

Il y plantait des milliers d'eucalyptus, traçait des allées, des sous-bois romantiques, où les sceptres de Salomon, les parterres de lys et de roses encadraient les viviers aux nénuphars bleus. Oui se rappelle la splendide pelouse devant la maison de campagne où les antilopes des collines avoisinantes venaient brouter et se désaltérer timidement à la fontaine, et les immenses étangs où l'on faisait de la pisciculture de tilapias ? Mais pour les élèves, la campagne était autre chose qu'un endroit romantique. . . elle signifiait... une visite, bien sûr, à Tatane l'orang-outang, les jeux dans les bois, les prises de foulard et le feu de camp autour du Calvaire, entre le lac endormi et les étoiles qui veillaient. (13)
Les vacances de Noël 48, resteront pour beaucoup " inoubliables ". Ce fut à peu près la dernière fois que des internes passèrent leurs vacances au Collège. Le Gouvernement jusqu'alors n'intervenait pas dans les frais de déplacement. Les élèves partirent donc pour le Nord. Cette année il en restait une soixantaine. On sut les occuper ! Après l'épingle à cheveux de l'escarpement (au Km 102), une visite au Lac Vert et aux Champs de lave, on se reposa à la Mission de Nyondo.

Le lendemain on devait vivre une grande surprise, et je pense que peu de coloniaux ont fait ce que nous avons réussi.

Après moultes palabres avec les indigènes de l'endroit, on parvint à savoir où débouchait l'entrée... Nous descendîmes et... nous nous trouvâmes devant d'interminables couloirs qu'avaient laissés sur leur passage d'anciennes coulées de lave. Parfois, nous devions nous faufiler dans d'étroites ouvertures ayant à peine la largeur du bassin, parfois on se promenait dans des tunnels aussi larges que celui sous l'Escaut. On observait un silence absolu, car nous avions constaté qu'en parlant des tuiles de lave nous tombaient sur la tête. Nous y restâmes une journée entière, bien groupés pour ne pas se perdre. On se dénombra à l'entrée et à la sortie... avec cette différence que certains transformés par la vase et la boue n'étaient plus à reconnaître! Inoubliable randonnée pour les heureux qui en firent partie! Les camions grinçants, filaient le soir même vers la Mission de Rugari et dès le lendemain on défiait le NyaMulagira. On voulait prospecter de près les récentes coulées de lave; nous descendîmes dans le cratère, sur la première plate-forme s'entend, pour y admirer les crevasses et les fumerolles; puis, pêle-mêle dans le gîte d'étape, on s'emmitoufla vaille que vaille (on était à 3.000 mètres d'altitude) et les gars s'endormirent dans les bras de Morphée, mieux vaudrait dire de Vulcain, en rêvant de lave et de caves souterraines.