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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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(loin de nous d'ailleurs de prétendre qu'elle fut médiocre) profitons de cette occasion pour remercier ici... M. Buisseret. Emporté par le compte-rendu des pièces précédentes, nous avons oublié, hélas, de mentionner ce fidèle et trop modeste artisan de nos triomphes. Combien d'acteurs ne doivent pas à son grimage, une bonne partie de leur succès! Son seul plaisir, sa seule récompense était de jouir de derrière les coulisses du jeu des jeunes acteurs et d'y prendre un plaisir quasi enfantin. Heureux les hommes qui gardent comme lui un coeur d'enfant. Merci, M. Buisseret, au nom de tous les anciens acteurs, spectateurs et régisseurs. (9)
La nouvelle arriva comme une secousse sismique. Non, ce n'était pas vrai. Le Roi Baudouin allait venir au Congo, et... à Bukavu. A Bukavu donc..., concluaient les élèves, au collège. C'était trop beau pour y croire. Mais ce rêve se réalisa. Comment décrire l'enthousiasme frénétique avec lequel le Roi, entré sous l'arc de triomphe, fut accueilli à son arrivée au Collège par une jeunesse déchaînée et solidement appuyée par leurs parents aussi débridés qu'eux. Le P. Schurmans avait préparé un beau discours... mais les cris des jeunes l'empêchèrent de parler, ou plutôt la jeunesse parla à sa place. Le protocole le cédait - qui peut le regretter ? - à l'explosion des sentiments des jeunes. Jeune et dynamique lui-même, Sa Majesté comprit et apprécia ce genre. Pas moyen de les faire taire. Loin de s'offusquer de ce vacarme tonitruant, de cette explosion juvénile, le Roi répondait par des sourires. Touché par les quelques mots que le P. Schurmans put dire, le Roi demanda au P. Recteur de vouloir

bien lui remettre le papier avec les notes, et... glissa l'aide-mémoire dans sa poche. Le Roi signa le Livre d'Or du Collège. La portière à peine fermée, les services d'ordre étaient débordés, les barrages rompus, la voiture royale prise d'assaut. Lorsque le cortège royal se fut enfin frayé un chemin, on retourna au Collège. Le midi, le P. Préfet fit irruption, en disant " ceux qui ont fini, peuvent descendre à l'avenue Olsen, où le Roi repassera dans quelques minutes ". Il n'en fallut pas davantage pour que le réfectoire se vidât. Usant de stratagèmes, les collégiens, laissèrent passer la voiture royale, puis refermèrent l'étau, et le cortège fut forcé de s'arrêter. Acclamations frénétiques..., puis la voiture repartit, suivie d'un vrai marathon ! " Une invraisemblable débandade ", disaient les protocolaires, " le plus chaleureux accueil de Bukavu ", disaient les autres, et ils avaient raison. (10)
Au mois de juin, le Collège était de nouveau en plein émoi. Cette fois figurait au programme une fête de gymnastique suivie d'une fancy-fair. Les déploiements d'ensemble autour de la tribune massive dressée au centre de la plaine, furent spectaculaires. Des files d'élèves tirées au cordeau exécutaient des exercices avec un rythme parfait.

Cette fête de gym reste une des plus belles séquences des documentaires sur le collège. Les parents étaient émerveillés devant les prestations de leurs enfants, si gauches à la maison, et cette démonstration permit au public de constater qu'on ne dormait certes pas durant les cours de M. Zaman. Quant au groupe d'élite, avec ses sauts et ses cabriolets sur le cheval ou aux barres-fixes, il fit, lui aussi, honneur au collège et à son professeur. Et tout le monde d'émettre le même regret : " Dommage que le Roi n'ait pas vu ça!" (11)