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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 87

 63 - 64

Dès le retour des élèves, toute l'année fut centrée sur "le Jubilé ". Après la remontée de l'an dernier, le Collège se sentait, en effet, capable de fêter dignement et même " in splendoribus " ses 25 années d'existence. Dans son discours inaugural, le P. Recteur mit l'accent sur la signification intrinsèque du Jubilé, qui ne devait pas seulement aboutir à une manifestation extérieure éclatante, mais orienter toute cette année vers une réalisation intérieure, vécue, de l'idéal du Collège dans toutes les domaines ; conviction religieuse, Etudes, esprit d'équipe, Professeurs et élèves, grands et petits, vivant tous de cette idée, l'année se métamorphosa, malgré les conjonctures politiques, en une année extraordinaire. En dehors du Collège, certains qui n'en saisissaient pas la portée, parlaient d'une idée-fixe. Pour nous c'était une idéeforce. (1)
La courbe des statistiques marquait encore un bond en avant: 920 élèves (252 internes). On était presque retourné aux chiffres maximum d'avant l'Indépendance. Les classes supérieures étaient largement remplies : Rhéto et Premières 29 élèves; secondes 48; Troisièmes 64. Quelle différence avec les chiffres précédents ! 538 élèves congolais, tandis que les étrangers appartenaient à 28 nationalités différentes. Aux séminaristes de l'année précédente, était venu s'ajouter le séminaire de Baudouinville. (2)
Le changement le plus notable dans le personnel en-seignant était la présence de deux Jésuites africains: les PP. Pierre Mulowayi (Katangais) et J.B. Gasenge (Rwandais) et aussi de deux institutrices congolaises en Préparatoires. Le P. Lacoste, P.B., rentré en Europe pour motif de santé, était remplacé par le P. De Jaegher du séminaire de Baudouinville. Les PP. A. De Schrijver et Herman nous avaient quittés. André Forro était venu agrandir le groupe des Anciens élèves-professeurs et enseignait avec son épouse en Préparatoires. Tout le monde se réjouissait du retour de M. Zaman parmi nous. Etaient aussi venu s'ajouter: le P. Verwilghen, le P. De Ridder et M. Joachim. Le corps professoral s'élevait ainsi à 45. (3)
Au start de cette année scolaire le Collège connut des difficultés. A peine rentrée, Mme Van der Vorst tomba gravement malade, dut être opérée d'urgence, bientôt rapatriée, mais elle reviendra heureusement en bonne santé après quelques mois. M. Stas commença, lui, aussi l'année à l'hôpital. On dut les remplacer, ainsi qu'un professeur en Préparatoires, qui se faisait attendre. Puis ce fut au tour du Fr. Prouvé de se casser la jambe, puis le P. Préfet tomba malade. A côté de ces épreuves, il y avait l'incertitude politique, les couvre-feu et enfin la guerre des rebelles mulelistes éclata dans les environs, ce qui n'était pas de nature à faciliter les choses. Tout cela n'empêcha pas le déroulement normal de l'année scolaire. (4) A cette année jubilaire restera attaché le nom d'une oeuvre sociale qui commença sous le nom de " oeuvre des petits vagabonds ", et qui devint les " Ché-Ché " (flamme).

  Elle doit son origine à l'initiative du P. De Ridder qui fut grandement aidé par Guy Becelaere. Cette oeuvre consistait à ramasser aux coins des rues les garçons de 8 à 14 ans, dont personne ne s'occupait et qui trouvaient leur nourriture dans les poubelles du Collège et des environs. Vrais " chiens perdus sans collier ". Les Grands se donnèrent spontanément et avec un dévouement digne de louanges à cette oeuvre hautement sociale. En quelques mois, ils transformèrent ces gosses. On organisa pour eux non seulement des repas à jours fixes, ainsi que des jeux, mais on les vit bientôt défiler en rangs et en uniformes. Outre le bien que ce mouvement fit aux gosses, il apprit aux Grands à sortir d'eux-mêmes et à se pencher sur les misères du peuple. Les " Ché-Ché " rencontrèrent auprès des autorités civiles et chez les privés une sympathie peu ordinaire, qui se traduisit par de nombreux dons en nature et en espèces. (5)
De son côté, le P. Croegaert sut intéresser les élèves de Rhéto et de Seconde, au sort des malades de l'hôpital. Ils allèrent mendier de porte en porte et rapportèrent de ces visites une quantité considérable de vivres, de vêtements, de couvertures et aussi de l'argent. La générosité des élèves semblait être une caractéristique de cette année, et en elle se concrétisait en quelque sorte le mot d'ordre donné à tous par le P. Recteur au début. (6) Orientation parut chaque trimestre et seuls le manque de papier et la maladie du P. Préfet, qui la dirigeait, empêcha qu'elle ne parut plus souvent. Relevons toutefois l'inté-ressante enquête de la Revue sur la question: " Préférez-vous faire vos études universitaires au Congo ou à l'étranger ? ", mais aussi le numéro préparatoire au Jubilé. Quant au Victory, engagé dans un championnat scolaire, il fut handicapé du fait qu'il ne sut pas faire, en raison des répétitions pour le Jubilé, des entraînements réguliers.