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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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Photo du 19 octobre 1946 prise sur l'aérodrome de Costermansville lors du départ de Mgr. Monnens qui venait d'être nommé délégué pontifical auprès de S.M. Hailé Sélassié. Il partait pour voir le pape à Rome avant de s'installer à Addis-Abbeba jusqu'à sa mort.
De gauche à droite: M. Modave, (+), prof de math, R.P. Monnens (grand bâtisseur du collège et recteur depuis 1941), le Recteur actuel Pol Meulenyzer, le P. Ministre et le préfet de discipline P. Smets.

On en sortait avec un œil auréolé, un nez épaté, ou avec le crâne rasé comme un bonze. Et cependant, il régnait une vraie concorde entre les gars. D'abord, pour la fierté de Collège ensuite pour la vie religieuse. Les membres du tout puissant " gang " étaient aussi les fervents de la J. E. C., des Equipes Notre-Dame ou de la Troupe Scoute et faisaient la retraite avec un sérieux de moines. En écoutant le prédicateur raconter ses histoires sur les fins dernières . " Non, ça jamais! " ou " Je ne vous connais pas! ", les superdurs se muaient en agneaux. Combien ne témoigneront pas après leur retour de congé que moralité, conversations ou pratique religieuse n'avaient guère à envier d'autres écoles. Cette jeunesse-en-capitula cherchait à se distinguer dans un domaine plus noble, plus jeune: une franchise, qui frisait, oui, parfois la grossièreté et un " gnon " sec et imparable.

Entretemps les anciens élèves rentrés l'an dernier en Europe revenaient au compte-gouttes et il ne se passait guère de jour sans que surgisse au coin des barzas une figure connue. De quelqu'endroit au monde qu'ils reviennent, tous manifestaient ouvertement leur joie de retrouver ce qu'ils n'avaient cessé de considérer partout comme "leur" collège. Tous les jours on était témoin des liens sacrés d'amitié qu'avait créés chez ces jeunes, le même amour de l' Afrique et du Kivu. Quant aux professeurs ils considéraient les choses plus stoïquement : chaque semaine il fallait adapter un nouvel élève au niveau de la classe, ou à l'esprit du collège. Un cas, parmi tant d'autres, fut celui des frères Willame, qui dès leur arrivée furent baptisés du nom de "cheval". Ces gaillards de 15 et 17 ans sortaient de la brousse et c'est à peine s'ils avaient fréquenté une école. Comme on ne pouvait les mettre en Préparatoires, on les casait chez le brave M. Gaillard, toujours disposé à accueillir les récupérations. Mais, c'était pour constater le lendemain que ces gars savaient en tout et pour tout écrire et multiplier. De leur côté, les surveillants leur apprenaient ce qu'étaient des rangs et se trouvaient devant des originaux qui avaient une idée-fixe : celle de ne pas quitter pour un moment leurs chapeaux... même pas au plongeoir du beach. Comme à cette époque, il n'y avait pas encore d'Athénées au Congo, qu'en dehors de Cost il n'existait que les collèges de Léo et d'Elisabethville, il fallait parfois mettre beaucoup d'eau dans son vin. Patience et longueur de temps arrangeaient pas mal d'affaires... et les gars finissaient par s'adapter et s'assagir. (8)