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Répertoire
Nos
recteurs
Elèves
ayant terminé leurs humanités au Collège,
p. 92 -
93
Hommage au R.P. VAN der STRAETEN
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S'il nous fallait
chercher un sous-titre pour cette année, nous serions
bien embarrassés de le trouver. Peut-être "
dans l'expectative " traduirait-il le mieux notre pensée.
En bordure du lac, face aux collines rwandaises, le Collège,
étalait son aveuglante blancheur. Vraie forteresse de
fer et de béton, il sommeillait sous un ciel de plomb.
Achevé ? Terminé ? Qu'on arrive de la route de
Goma, des lacets de Nya-Ngezi ou de Kibuye, on le voyait trancher
sur les montagnes. Vu d'avion, une immense grille. Acte d'affirmation
dans l'avenir du pays. (1)
Que nous réservait cette année ? Les rumeurs les
plus diverses circulaient sur l'avenir politique du Congo : communauté
belgo-congolaise, autonomie, indépendance. |
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Ces considérations
seraient hors de saison dans l'histoire du Collège, si
elles ne constituaient le fond et l'arrière-fond, sur
lequel se déroula toute l'année 59-60. (4) Comme
tous les ans, il y avait que1ques changements dans le personne1.
Le plus marquant et le plus ressenti fut le départ des
FF. Maristes. Depuis plus de 15 ans, ils collaboraient avec nous
à la formation de la jeunesse, avec un infatigable dévouement
et une compétence reconnue de tous. Certains d'entre eux
comme le Fr. Jules et le Fr. Ernest étaient devenus des
vrais piliers du Collège. Tout le monde regrettait leur
départ, mais surtout celui du Frère Baudouin, qui
avait été le pivot des Préparatoires. |
Elles avaient
fatalement leur répercussion sur le moral de la population
européenne ou congolaise. Quant au Collège, il
se devait de rester en dehors de la politique. Son attitude était
nette et sans équivoque. Les discours que le P. Recteur
adressa cette année aux élèves avaient pour
thème principal: " Confiance dans l'avenir "
et " Répondre à l'appel du Roi de servir le
Pays ". (2)
La toute grosse majorité des coloniaux (parents et élèves)
partageaient d'ailleurs ce point de vue. Le fossé qui
sépa-rait autrefois congolais et européens s'était
depuis une dizaine d'années considérablement rétréci,
même au Kivu, qui passait pour la région la plus
rétrograde dans ce domaine. La ségrégation
raciale était à bien des points de vue moins marquée
qu'en d'autres pays. Il y avait évidemment les "indécrottables",
mais beaucoup d'européens souhaitaient leur départ
pour clarifier l'atmosphère. Cependant, l'approche d'un
changement politique brusque et précipité, accusait
un durcissement, une certaine tension tout au moins, de part
et d'autre. Si les visites-éclairs des ministres n'arrangeaient
rien, la visite courageuse du Roi dissipa les hésitations.
La majorité de la population blanche répondit avec
empressement à son appel pour une collaboration tranche
et dénuée de colonialisme. (3) |
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