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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 13

44 - 45

 Pour la première fois le Collège a ses humanités latines complètes; nous avons nos premiers rhétoriciens, "rari nantes in gurgite vasto", mais ce sont d'authentiques rhétos La population estudiantine s'élève à 259, dont 185 internes L'atmosphère est quelque peu autre que les années précédentes; elle n'a plus cet air de famille d'il y a trois ans. Le grand nombre en est cause. Elle n'est plus aussi tendue, car le souffle de la "libération" a purgé l'horizon... espoirs de retour en Europe, possibilités de relève... tout cela donnait une note plus enjouée à la vie du Collège. (1) Cependant le travail allait toujours bon train. Il fallait bien, car les examens de sortie étaient au bout. Nos rhétoriciens se sont présentés à la fin de cette année devant un jury de choix; et les élèves de 4e Moderne qui ont obtenu leur diplôme d'Ecole Moyenne, savent encore très bien que cela n'allait pas sans peine.. Ils ont passé des quarts d'heure bien longs devant le tapis vert ou au tableau noir. (2)

Ne croyez pas que la formation artistique était négligée. Le P. Bouckaert était le digne successeur du P. Mosmans, qui devait abandonner cette partie de son activité pour s'occuper de choses plus ardues en septembre 1944, il reprenait la préfecture de discipline. (3) La fin de l'année scolaire précédente avait apporté le grand succès du "Dr Knock". A la Noël 1944, on présente "Le Noël sur la place" de Ghéon. A chaque fête, il y a plus de monde; mais comme les grands parmi les élèves sont absorbés par leurs études, on assiste à l'entrée en scène des moyens et des petits. La visite de Mgr Verwimp, venu pour confirmer les élèves, est l'occasion - le 2 février - de présenter "Le Chat Botté". Et à la proclamation de fin d'année, quelques-uns de nos meilleurs acteurs donnent leur chant du cygne ils jouaient "Le Médecin malgré lui". (4)  

Le 19 mars de cette même année a été une belle journée. En cette fête de Saint Joseph, tout le Collège, professeurs aussi bien qu'élèves, était en émoi. Alors a commencé un bonheur qui, hélas, n'a pas duré. M. Modave, de pieuse mémoire, s'est marié ce jour-là. Depuis 1943, il était professeur de math... un métier que peu lui envieront. Il s'était de tout cœur donné à sa besogne et les élèves appréciaient hautement son savoir, aussi bien que son intégrité et son dévouement. Par le soin avec lequel cette cérémonie religieuse a été préparée, les pères et les élèves ont voulu exprimer leur gratitude. (5) Le Collège a son blason depuis quelque temps. Mais depuis 44 déjà, il a ses anges gardiens. En effet, dans l'espace d'une année et quelques jours, nous regrettions trois de nos élèves, tous trois encore en primaires.

 

 Le premier janvier 1944, nous avions vu mourir le petit André Jacobs... Son papa avait juste eu le temps d'arriver. Au mois de juillet, le petit Charles Devalck était arraché à l'amour de ses parents. Et déjà le 3 février 1945, Thierry Fauconnier allait rejoindre ses deux camarades de jeu, laissant son papa et sa maman dans une profonde douleur. Ce jeune trio fait maintenant office d'anges gardiens pour leurs successeurs présents et futurs du Collège. (6) Le 17 juillet 1945 marquait la fin de l'année scolaire et en même temps clôturait la période de guerre. Le Collège s'était toujours appelé "Collège S. J.". Dorénavant on pourrait le nommer à bon droit "Notre-Dame de la Victoire" (7) Il y aurait de grands changements les Pères Blancs allaient retourner en mission. Les Pères Jésuites de la première heure seraient relevés... Les "Jésuites d'Europe" allaient prendre leur place... (8)