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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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42 - 43
   

Partir, c'est mourir un peu... Nous l'avons bien senti au moment de quitter l'ancien collège. Tant de souvenirs s'y rattachaient Les mois d'août et septembre amenaient l'installation à Nya-Lukemba, un coin de brousse à ce moment Le camion déversait régulièrement ses charges variées, bancs et livres, lits et matelas, vaisselle et batterie de cuisine... A peine un quart du collège était debout, mais le matériel disponible y disparaissait comme par enchantement Comment allait-on meubler et garnir tous ces locaux ? Le temps porte conseil à tout (1 ) Une activité fébrile régnait au chantier. Le P. Recteur poussait à la besogne avec la ténacité qu'on lui connaissait Il était partout, il avait l'œil sur tout et sur tous. Il ne construisait pas seulement; il équipait en même temps, dût-il mobiliser des forces à l'autre bout du Congo. C'était le cas pour la menuiserie. Arrivait alors, après trois mois de voyage, des caisses et des caisses expédiées du Bas Congo.

 On s'imagine sans peine dans quel état lamentable parfois ces marchandises étaient délivrées... Portant les traces profondes des multiples manipulations, qu'elles avaient subies en route: de l'atelier sur le camion, du camion sur le train, du train sur le bateau et puis de nouveau, train, bateau, train, bateau, train pour aboutir finalement grâce aux camions " Plees ". Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... (2) Début septembre, les deux ailes du dortoir étaient quasi achevées, provisoirement au moins, car l'électricité, les lavabos n'arriveraient que bien plus tard. Une chose manquait surtout... des carreaux aux fenêtres. Il en fallait des centaines. Mais... un architecte s'entend un peu à tout M. Nef manipulait des chiffres astronomiques, des journées entières, aux bureaux des T. P.. Après quoi il venait se reposer (!) au collège à couper des carreaux jusqu'à dix, onze heures... Un véritable "carreautier". C'était son monopole et les amateurs peuvent encore maintenant calculer le nombre de carreaux (13.423) ou les kilomètres de verre qu'il a découpés. Quand je parle de monopole, il faut distinguer monopole de droit, oui; de fait, pas exactement car il y eut autrefois un mauvais plaisant parmi les élèves, un vrai "carottier" celui-là (et cela existait alors) qui s'amusait à recouper ce que M Nef avait placé. Inutile de dire ce qui est arrivé quand le gaillard "a été appelé chez le Père Recteur..." (3) Honni soit qui mal y pense... mais la rentrée eut lieu à la date prévue. Commençait alors dans la vie du collège, cette période qu'on peut comparer à une guerre d'occupation. Vu le nombre des élèves et des classes requises, on est toujours un peu à l'étroit. Au fur et à mesure alors que des parties de bâtiments s'achevaient, on les occupait progressivement. Cela a duré plus longtemps que la guerre de 40. D'ailleurs est-ce fini maintenant? (4) Fin septembre 1942 donc, les 80 internes allaient occuper leur chambre et le lendemain les 112 élèves étaient répartis dans les différentes classes. De la 8e préparatoire on montait jusqu'en 3e latine, où le P. Cauwe prenait le volant. Les Pères Blancs étaient venus s'installer avec nous et continuaient leurs occupations de l'année précédente : le P. Mosmans en 4e, le P. Thuysbaert en 6e, le P. Bongaarts, éternel professeur de flamand. (5) Le tout était provisoirement installé: réfectoire provisoire, chapelle provisoire avec petits bancs provisoires, classes et livres provisoires, les professeurs aussi l'étaient. Même la cuisine qu'on croyait définitive, a été déplacée plus tard. (6) Il faudrait une mémoire d'éléphant pour reconstituer toutes les étapes qu'on a parcourues au cours de cette année scolaire. Les classes s'ouvraient dans les sous-sols... Etude pour les internes dans ces cinq classes. Tu t'imagines, cinq locaux et un P.P. "On y menait belle vie alors ?" Pas tant, les examens existaient alors comme maintenant. Des accrocs à la discipline, il y en eut toujours et probablement il y en aura toujours. Mais à cette époque, les élèves acceptaient le contrôle bienveillant d'un aîné, bombardé "surveillant f.f.". Ma foi, cela n'allait pas mal. (7) A Noël, on déménage vers le bâtiment actuel des pères. Une des ailes (on y a installé plus tard la bibliothèque, puis l'ouvroir) servait alors de salle d'étude.