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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


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jusqu'au moment où de sa voix de stentor le Préfet criait son classique: " Doucement, là-bas! " (4)
Un beau jour arriva au Collège une caisse immense... Pas de doute, c'était le fameux piano demi-queue (Steinway), parti d'Elisabethville par la voie fluviale depuis près d'un an... et que tout le monde considérait comme mangé par les crocos. Lorsqu'on ouvrit la caisse, elle contenait assez de couvertures pour équiper tout un dortoir, mais... le piano était intact. Un piano à queue au coeur de l'Afrique (!) c'était plus rare qu'un okapi. (5)
Le violoniste Carlo Van Neste inaugura la série des nombreuses manifestations artistiques qui se donnèrent dans la Salle du Collège. Il y donna devant une salle comble, deux récitals fort appréciés. Le public de Cost et des environs avait été trop longtemps frustré de manifestations de ce genre. Mais dès à présent, les artistes se succéderont au fil des années. Le violoniste Robert Soëtens, le pianiste Tristan Risselin, et last not least... Eduardo del Pueyo s'y firent applaudir cette année encore. Mais il n'y avait pas que des musiciens : M. Bodart donna une conférence sur Péguy, et le Théâtre de Bruxelles inaugura ses tournées par quatre pièces. (6)
La Salle de Fêtes ne devait pas servir avant tout au public. Elle était destinée à favoriser les jeunes talents du Collège, et à dispenser aux élèves une éducation artistique. Ces jeunes coloniaux en avaient grand besoin... car la plupart s'entendaient mieux à abattre des antilopes, des léopards (comme Lionel Van Laere), ou des éléphants (comme Serge de Brouwer) qu'à apprécier Mozart ou Beethoven. Mieux valait donc commencer modestement. Ce fut cependant un succès. Au mois de décembre, les élèves présentèrent une grande pièce policière " Rendez-vous de chasse ". On avait construit sur la scène avec des rondins d'eucalyptus un vrai pavillon de chasse, à étage encore bien ! Le montage de ce décor représentait des semaines de travail Lorsqu'on ouvrit le rideau, la salle applaudit! La pièce ne manquait pas de suspenses. Cadavérique, André Vermeire tomba raide mort hors de l'armoire, au point que les spectateurs pensaient qu'il était foudroyé d'apoplexie. Il avait répété ce "coup de théâtre" durant des semaines. Les principales vedettes de cette pièce furent Georges Parez, Frans Van Cauwelaert, André Fonsny et André Vermeire. Mais Christian Dubois interpréta si bien son petit rôle de barman, qu'il en garda pour toujours le nom de " Gaston ". Ce fut pour lui le début d'une noble carrière. Début aussi pour M. et Madame Van der Vorst, qui rehaussaient de leur talent, cette fête très réussie. (7)
Au mois de mai, "Grande Fête Scoute" dans la Salle. Au programme " Ces Dames aux Chapeaux Verts " avec la collaboration des Guides, bien entendu. Cette pièce emportée fut suivie d'un buffet froid avec bar, et " vente à l'américaine " dans la Salle de Gym. Pour la " caisse désespérément vide" on vida mainte bouteille... L'atmosphère qui y régnait devait être du tonnerre, puisque les derniers quittèrent... à 3h du matin. (8)

Palmarès chargé, comme on voit, pour cette première saison de la " Salle des Fêtes ". (9)
Le jour de la Toussaint, la solidité des bâtiments fut mise à l'épreuve par de violentes secousses sismiques. Les élèves durent sortir en hâte de la chapelle qui craquait et " tchamoukait " solidement, mais tout rentra à sa place, et pas de dégâts! Pour la première fois... Le bâtiment avait subit l'épreuve du feu... souterrain. (10)
Quelques jours plus tard, arrivait M. Pas, et donc les Maths et Sciences étaient renforcées. Lui aussi, ne nous quittera plus, et aidera à relever le niveau des scientifiques de x + 1. On peut dire que Gust jouait avec les maths, comme avec des balles de tennis. (11)
Entretemps le P. Cuypers avait décidé d'aménager les abords immédiats du Collège. Il transforma la brousse en pelouses et en jardins; et bientôt les " Floralies Gantoises ", comme on les appelait, offraient le spectacle riant de haies de bougainvillées, de parterres de cannas, de terrasses d'agaves, une allée de jacarandas et de tulipiers du Gabon, des bouquets de frangipaniers,. . . bref, de quoi piquer de jalousie la Reine de Sémiramis. Mais l'oeil du Maître veillait, casque en tête, cigare en bataille ! "Que fais-tu là, espèce de gros malin?"