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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 27

Le lendemain après la Messe, descente du volcan et exploration des chutes de la Rutshuru et de Bobandana. Après une nuit passée à la Mission de Bobandana, il était temps de revenir! Les "increvables" chantaient toujours, et rythmaient au passage les bornes kilométriques 62, 61, 60...

 

Ce fut une des plus belles, sinon la plus belle, des excursions ! Le camion avec les vivres (la cuisine) suivait toujours,... mais vide (14)
Puis la vie sérieuse reprit. Coup sur coup le Collège reçut la visite du R. P. Général des PP. Blancs, Mgr Durieu, du R. F. Général des FF. Maristes, le T. C. F. Léonide, enfin du R. P. Provincial des Jésuites. Un groupe d'élèves offrit au T. C. F. Léonide une séance de musique, et au R. P. Provincial: " L'agriculteur de Chicago ". (15)
Tout au long des dix premières années s'était développé parmi les élèves un " esprit de fierté ", fierté d'appartenance à une grande famille qui avait ses quartiers d'honneur dans bien des pays, comme au quatre coins du Congo. Il se manifestait sur place, mais bien davantage encore " en congé ". Cette fierté se concrétisa un jour dans l'écusson, qui date de cette année. Après de nombreuses discussions, on s'arrêta au projet qui vous est familier : Profitons-en pour expliquer son symbolisme : (16) L'écusson est chaussé, c. à. d. traversé d'une pièce honorable triangulaire pour reprendre le V de victoire. La nef et les ondes au centre représentent le collège voguant sur le lac. L'étoile est le symbole de la Vierge, et du Congo. Dans les deux quartiers inférieurs les deux croix rouges rappellent la croix que Diego Cam grava en 1485 dans le rocher de Matadi et symbolisent la christianisation du Congo. (17)

 

Les élèves le portèrent toujours avec fierté. Nul ne dira combien cet écusson, que vous avez encore dans votre chambre ou dans votre maison, contribua à maintenir la bonne entente entre les élèves et à susciter l'enthousiasme partout où le collège se présentait pour des manifestations ou des compétitions. Dès lors, il figura partout, sur le drapeau, dans la Grande Salle, au parloir (en mosaïques), sur le papier à lettres, mais surtout à l'endroit où il devait être, c. à. d. sur la poitrine des élèves. (18)
Le football ne date pas de cette année 49, bien sûr. Les coupes en font foi. Dès la première année, une équipe du collège jouait contre des équipes de la ville. Mais avec le développement du Kivu, les équipes s'étaient multipliées : Kivu F. C., (K. F. C.), Bukavu F. C. (B. F. C.), Colons (C.F.C.) et Athénée. Les matches amicaux furent bientôt remplacés par des " compétitions " officielles au plan local. Au cours de cette saison 48-49, nous étions second au classement; le Collège n'avait pas dit son dernier mot. (19)
Le 1er juillet, le R. P. Paul Croonenberghs, qui venait d'être nommé recteur du collège, arrivait à Bukavu, et entrait en fonction. Les élèves étaient sur le point de partir en vacances. (20)
Plusieurs cas de paralysie infantile s'étant déclarés à Bukavu, les Autorités sonnèrent le "sauve qui peut" pour les Ecoles. Les élèves ne le regrettaient pas! Contrairement aux bonnes habitudes, il n'y eut donc pas de Distribution des Prix. (21)

Durant les grandes vacances un groupe de "durs", ayant à leur tête le P. Védé-A, estimant que l'ascension des volcans de la chaîne des Virungas n'avait été que des préparatifs, osèrent défier le Ruwenzori (5.100 m). Les alpinistes en avaient longuement discuté entre eux au cours du troisième trimestre. Ce n'était ni pure témérité, ni orgueil. Mais quelle gloire ce serait pour "leur" collège, s'ils atteignaient le sommet! C'était certainement l'expédition " la plus jeune " qui s'attaquait à ce géant de l'Afrique. Le groupe se dénomma RAJAH-ICE, du prénom de ceux qui en faisaient partie: le P. Van der Auwera, le P. Vivex, le Fr. Prouvé, Alain Strauss, Ignace et Christophe de Gruben, Eric van de Walle en Henri Ruelle. D'autres encore devaient en faire partie, mais certains parents, effrayés, n'accordèrent pas leur consentement à une entreprise aussi audacieuse. Après de nombreuses péripéties (qui furent racontées dans Orientation 1949 par Alain Strauss) Védé-A, Alain Strauss et le cadet de cordée, Henri Ruelle atteignirent le quasi sommet, à 5.000 m d'altitude. Ils n'étaient qu'à 100 m du sommet, lorsqu'ils durent " se soumettre à la réalité ". Mieux valait rentrer vivants, que de compromettre la réputation du Collège. C'était... incontestablement une prouesse et même... une victoire. (22)