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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 80
 

Au moment où tout chavirait autour de nous, le commandant de Stella Duce sut diriger son navire entre les écueils de la désagrégation et du découragement. La Compagnie de Jésus lui doit d'avoir sauvé pour la Plus Grande Gloire de Dieu son oeuvre éducatrice au Kivu. En parlant ainsi, nous ne faisons que reprendre les sentiments qui furent exprimés à maintes reprises par les professeurs, par les élèves et par les autorités officielles. Frappé de cette volonté tenace, M. Kashamura envoya un jour son adjoint chez le P. Recteur, pour lui dire: " qu'on ne toucherait pas au collège ". En pleine tourmente, en effet, alors que l'orage grondait de tous côtés, on continuait à donner cours et quand les Externes ne pouvaient se rendre au collège, on occupait les autres en organisant des " études dirigées " en classe. Vraie course contre la montre pour éviter le naufrage, mais aussi pour assurer la validité des diplômes de nos Rhétoriciens. (13) Au cours du second trimestre, le personnel missionnaire au complet se réfugia au collège, devenu un bastion de sécurité, Pères, Frères et Sœurs de toutes congrégations prenaient leurs repas ensemble sous la houlette de l'Archevêque. Les dortoirs étaient devenus autant de monastères. Mais le collège offrit aussi, et plus d'une fois, asile à des congolais qui ne sentaient plus en sécurité. Certains d'entre eux se souviendront toujours de ce que le collège fit pour les sauver de l'arrestation arbitraire et de ses terribles conséquences. (14)
Au second trimestre, l'année avait pour ainsi dire commencé à nouveau. M. Bussers,
bloqué au Rwanda, n'avait pu rejoindre le collège et il fallut pourvoir, surtout en primaires, à plusieurs désistements imprévus. L'enseignement en Préparatoires fut sauvé par la R. M. Mathilde, des Dames de la Ste Famille dont le dévouement inlassable sera continuellement mis à contribution pour nous dépanner. Grâce à elle, aux PP. Van der Straeten et Mercelis, les cours se poursuivirent sans interruption. M. Fick Robinson, colon à Kalehe, qui était sur le point de quitter le Kivu, fut engagé au hasard d'une conversation, comme professeur d'anglais. Il prendra à ce point goût à l'enseignement et saura si bien gagner la sympathie des élèves, qu'il restera attaché au collège. Plusieurs professeurs nous dépannèrent momentanément e a. le Frère Jean, des FF. Maristes, Mme Geerts, l'architecte Becelaere, et le Dr. De Meyer de l'Irsac. (15)
Grâce au dynamisme du P. Préfet, la vie continuait en division: cinémas, matches venaient régulièrement briser la monotonie du moment. L'insécurité des routes, la pénurie d'essence, les laisser-passer (à échanger en temps opportun contre des " permis de circuler "), le risque de confiscation des camions, rendront les excursions impossibles. Mais on se rabattait sur les activités at home. Le Victory continuait à entretenir le bon moral; seuls les ballons étaient parfois "dégonflés". Enfermés au local, les Rhétoriciens s'acharnaient à faire paraître la revue et y réussirent non sans honneur (Guy Joannides, Jacques Depelchin et Eric Carpentier). Si, faute d'acteurs suffisants, on avait renoncé à présenter " Les Cyclones ", le collège ne démordait pas du mot d'ordre: "tout comme avant".