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Répertoire

Nos recteurs

Elèves ayant terminé leurs humanités au Collège, p. 92 - 93

Hommage au
R.P. VAN der STRAETEN


 Page 15

A la rentrée de Pâques, après un mois (!) de vacances, les élèves furent surpris de trouver un autre préfet de discipline le P Smets, et un nouveau professeur de 3e latine le P Cuypers Si tous deux eurent de la peine à se faire accepter en raison de leur sévérité, ils furent bientôt adoptés et devinrent deux piliers du collège. Les jeunes coloniaux avaient en effet tendance à sous-estimer la discipline et les thèmes latins. Il fallait pour le bien des élèves "serrer un peu la vis" dans le domaine des études et du règlement On introduisit les admittaturs, les billets de retenues, et même pour les plus récalcitrants "le cachot" où séjournèrent les "durs" et les "pas mous" ! Beau souvenir de jeunesse après tout; car loin de garder rancune, on en sortait avec une mine de héros ! Et qui se rappelle le cours supplémentaire de thème latin en 3e latine, libre bien entendu, mais que personne n'osait manquer sans encourir les foudres de Jupiter ? (8)

 Si cette double surprise était réservée aux élèves, une autre surprise attendait les professeurs. De ce temps, on allait encore chercher les internes chez eux, au Nord, comme au Sud. En général ces voyages en bus ou bateau étaient des plus sympathiques et sans histoires. "Ceux du Sud" comme on les appelait, càd ceux qui habitaient Albertville et au-delà furent cette fois pris en charge par le P van Cutsem. Retour mouvementé. Non seulement on en fit voir de vertes et de pas mûres au brave Père, durant le trajet au point qu'en arrivant à Kalundu il n'avait plus dormi depuis trois jours, mais c'est entre Kalundu et Cost que l'affaire se corsa. Le camion s'arrêtait tous les 15 kilomètres Malgré les efforts désespérés des grands qui exhibaient tous leurs talents de mécaniciens improvisés... bientôt le camion refusa pour le bon d'avancer. C'est que les "Moyens" avaient jugé bon... pour retarder le trimestre... de mettre du sable dans le carburateur. Cette plaisanterie de mauvais goût coûta la vie au " Mammouth ", d'illustre mémoire, qui avait rendu naguère de si bons services et qu'André Paquay conduisait avec tant de virtuosité. Du parking d'un garage le Mammouth regarda - bien longtemps encore - non sans mélancolie, passer les méchants garnements du Sud et semblait "barrir" pour filer avec eux en excursion. (9)

Le lundi de Pentecôte les élèves firent l'ascension du Kahuzi et créèrent la tradition de le monter tous les ans, le lundi de Pentecôte.

Petit à petit arrivaient de Belgique de nombreuses malles et caisses les premiers livres classiques imprimés qui remplaçaient les cours polycopiés, des centaines de livres de lecture et le début d'un équipement scientifique. Parmi les activités parascolaires signalons surtout les premiers sermons pour européens dans la chapelle du Collège, et les conférences du P De Wolf. Ces conférences religieuses étaient suivies par l'élite intellectuelle de Costermansville. Celle-ci avait été trop longtemps privée de nourriture spirituelle et désirait un approfondissement des problèmes religieux. On y rencontrait à côté de catholiques des orthodoxes, des protestants et des non-croyants. Ces réunions suivies de discussions se terminaient tard le soir le conférencier garda longtemps la faveur du public et fit un bien immense. (11)

Pour la Distribution des Prix on joua - ce fut la dernière séance donnée au réfectoire - " Les Fables de La Fontaine " et un concours d'éloquence mit quelques rhétoriciens à l'honneur. (12)

Les séances au réfectoire... ! Quel remue-ménage c'était après le souper, de sortir en vitesse, les lourdes tables, de les déposer dans les barzas, de vite balayer tout et de remettre les chaises en place. Mais les gars s'entendaient à faire des transformations de ce genre. En quelques minutes le réfectoire était converti en salle de spectacle. On se rappellera que de ce temps, il y avait une scène au bout du réfectoire endroit rêvé pour aller fumer une cigarette en toute paix et tranquillité à l'abri des regards indiscrets. Cette installation de fortune, qui ferait rire aujourd'hui procura cependant des soirées agréables et divertissantes aux élèves et à la ville, qui ne disposait que d'une petite salle de cinéma genre Far West. (13)

Des 267 élèves qui avaient commencé l'année scolaire, il n'en restait, malgré l'arrivée des belgicains, que 200 à la fin de l'année, si nombreux avaient été les retours en congé. Arrivées, départs surtout, population flottante, des dortoirs vides... on était sceptique sur l'avenir et certains de penser que les Jésuites avaient vu trop grand. (14)