créé,
comme nous le disions plus haut, un splendide esprit dans sa
Division, des organisations solidement charpentées et
des traditions qu'on conservera. Pour le P. de Wilde, qui avait
si bien rédigé Orientation et offert quelques belles
réalisations théâtrales, ce n'était
que partie remise puisqu'il nous reviendra en 1958, comme Préfet.
(4)
L'arrivée du P. Jansen, qui reprenait la Rhétorique,
libéra le P. Collin. Il put dès lors se consacrer
entièrement à la Préfecture des Etudes.
Depuis des années, le collège réclamait
un homme qui put suivre Professeurs et élèves de
près. Les Anciens savent avec quel dévouement le
P. Collin se consacra à sa tâche et les aida à
traverser les années difficiles des
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Humanités
! Combien ne lui doivent pas d'être aujourd'hui ce qu'ils
sont. Entre deux visites aux Séminaires pour y faire l'inspection
des Etudes, entre deux corrections de ses publications philologiques,
il descendait des hauteurs de Sophocle pour aider le petit latiniste
de 6' en mal de déclinaisons. (5)
L'année avait à peine débuté, sous
l'égide du P. De Wolf, qu'arrivait le R. P. Schurmans.
Successivement Vicaire-Général de la Compagnie
de Jésus, Supérieur de la Mission de Kisantu, Recteur
de Lovanium, il prenait maintenant le collège en mains.
Cette nomination témoignait de la haute estime que les
Supérieurs avaient pour le Collège de Bukavu. D'autre
part, on pouvait être certain qu'en sa qualité de
membre de la Commission pour la protection des Indigènes,
il s'efforcerait de faciliter l'acceptation des congolais. (6)
De fait, le collège venait d'accueillir les premiers élèves
congolais. Le Gouvernement avait, enfin, permis de les accepter
dans les établissements réservés aux européens
et le collège sauta sur cette occasion. Leur apparition
dans nos murs ne souleva aucun problème et ces élèves
pourront témoigner qu'ils se sentirent tout de suite "
chez eux ". Ils lièrent avec leurs condisciples des
relations de franche amitié. Cette décision du
Gouvernement, comme d'autres, venait beaucoup trop tard. (7)
En cette année Mariale, le collège se devait de
faire un geste particulier pour la Vierge, sa patronne. Beaucoup
se souviendront de la grande procession et des cérémonies
de l'Immaculée Conception. Drapeaux et clique en tête,
les élèves partirent de la Préfecture jusqu'à
la fontaine du Rond-point, pour se rendre à la Grotte.
Le P. Recteur renouvela la consécration du Collège
à Notre-Dame de la Victoire et mit l'année scolaire
sous sa protection. Comme on le lira plus loin, la Vierge en
fit " une belle année,.. Et, le premier mai, on installa
la statue de la Vierge à la place qui Lui avait été
réservée depuis toujours, c. à d. au-dessus
de l'entrée principale: place symbolique, car c'est Elle
qui accueillait les élèves dans " son "
collège. Cette statue sortait, comme tant d'autres, des
ateliers de M. Nef. (8)
Fin janvier, un groupe d'acteurs interpréta la pièce
" Bonne nuit, Colonel ", sous la direction du P. Jacqmotte.
Cette pièce comico-policière ne laissa peut-être
pas chez les élèves le souvenir d'une grande performance.
Son souvenir fut effacé par les pièces magistrales
qui furent jouées les années suivantes. J-M. Gille,
Nick Carpentier, André Quintens et leurs partenaires réussirent
honnêtement à mettre le public dans l'ambiance.
Le Collège ne disposait pas tous les ans des même
possibilités, ni au théâtre, ni au football.
Mais, c'est dans des pièces de ce genre que se révélaient
les vedettes inconnues. Que l'essai réussit, personne
n'en peut douter. Puisque cette pièce ne mérite
peut-être pas autant d'éloges que les suivantes |